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Publié le06 Déc. 2025

2025 : Le virage industriel de la conquête spatiale

Nous y sommes. Ce qui n'était il y a encore dix ans qu'un rêve de science-fiction ou une promesse lointaine est devenu, en cette fin d'année 2025, une réalité industrielle tangible. La course vers Mars n'est plus une simple démonstration politique de type "Guerre Froide", mais une compétition pour l'établissement d'une infrastructure interplanétaire permanente.

Deux géants s'affrontent avec des philosophies radicalement opposées. D'un côté, les États-Unis, portés par le dynamisme effréné de SpaceX. L'entreprise d'Elon Musk, forte de ses 15,5 milliards de dollars de revenus (merci Starlink !), ne dépend plus du bon vouloir du Congrès américain pour avancer. De l'autre, la Chine (CNSA), qui déploie une stratégie étatique imperturbable, alignée sur le centenaire de la République Populaire en 2049. C'est le match du siècle : l'agilité commerciale contre la planification séculaire.

Mais attention, la physique reste le seul véritable arbitre. Pour aller sur Mars efficacement, il faut attendre que les planètes s'alignent, littéralement. Ces fenêtres de tir s'ouvrent tous les 26 mois. Si SpaceX rate le coche de 2029 pour ses missions cargos, ou celle de 2031 pour le vol habité, le retard ne sera pas de quelques semaines, mais de plus de deux ans. C'est cette horloge cosmique qui met une pression infernale sur les ingénieurs.


Comparaison Starship et Longue Marche 9
Comparaison d'échelle entre le Starship de SpaceX et le futur lanceur chinois Longue Marche 9. Credits: ScienceNow / Data CNSA & SpaceX

SpaceX et la NASA : La force brute du Méthane

L'Amérique a fait un choix audacieux, scellé en 2025 : tout miser sur la propulsion chimique et la réutilisabilité totale. Le véhicule clé est évidemment le Starship. Avec ses moteurs Raptor fonctionnant au Méthalox (méthane + oxygène), il est conçu pour être ravitaillé sur Mars, en utilisant le CO2 de l'atmosphère et la glace du sous-sol. C'est élégant sur le papier, mais c'est un cauchemar logistique.

Le "Bouchon" orbital : 12 lancements pour un voyage

C'est ici que le bât blesse. Contrairement aux fusées Apollo qui partaient "pleines", le Starship arrive en orbite terrestre... presque vide. Pour l'envoyer vers Mars, il faut le remplir à nouveau. Les analyses actuelles montrent qu'il faudra environ 12 vols de ravitailleurs (tankers) pour remplir un seul vaisseau martien !

  • Pour une mission habitée comprenant deux vaisseaux (un pour l'équipage, un pour le cargo), SpaceX devra réaliser environ 25 lancements en quelques semaines.
  • Cela demande une cadence industrielle jamais vue et une maîtrise parfaite du transfert de carburant cryogénique en apesanteur, une technologie qui sera testée en 2026.

L'abandon du moteur nucléaire (DRACO)

Fait marquant de 2025 : les États-Unis ont mis en pause le projet DRACO (moteur nucléaire thermique). Pourquoi ? Parce que le Starship promet de réduire tellement les coûts que la NASA préfère la méthode "force brute" (plus de carburant, plus de blindage anti-radiations) plutôt que d'attendre une technologie nucléaire complexe. Conséquence : le voyage durera 6 à 9 mois, exposant les astronautes aux radiations plus longtemps.

La Chine : La tortue nucléaire ?

Si SpaceX est le lièvre, la Chine est une tortue redoutable, dotée d'une carapace technologique impressionnante. Pékin ne vise pas le spectacle immédiat, mais la durabilité.

Longue Marche 9 : Le Dragon se réveille

Pour contrer le Starship, la Chine développe le Longue Marche 9 (CZ-9). Initialement prévu comme une fusée classique, son design a été totalement revu pour devenir réutilisable, copiant l'architecture de SpaceX. Ce monstre de 114 mètres de haut vise un premier vol en 2033. C'est tard, très tard par rapport à un Starship qui vole déjà, mais la Chine a un atout dans sa manche.

Le Joker : La propulsion nucléaire

Alors que l'Amérique délaisse le nucléaire, la Chine accélère. Si le CZ-9 arrive en retard, la Chine pourrait compenser avec des remorqueurs spatiaux à propulsion nucléaire. Ces moteurs permettraient de rallier Mars en 3 ou 4 mois seulement, contre 6 à 9 pour SpaceX. Une telle technologie permettrait des fenêtres de lancement plus larges et une sécurité accrue pour les taïkonautes.

Verdict : Qui posera le premier pied ?

Après analyse des données techniques de décembre 2025, voici nos scénarios :

  • Le Favori (60% de probabilité) - Victoire Américaine : SpaceX réussit ses tests de ravitaillement en orbite en 2026. Les missions cargos partent en 2029. Une mission habitée décolle lors de la fenêtre de 2031 ou 2033. L'avance matérielle du Starship est aujourd'hui trop importante pour être rattrapée, sauf catastrophe majeure.
  • L'Outsider (30% de probabilité) - Victoire Chinoise : Le Starship s'enlise dans des problèmes de fiabilité. La Chine exécute parfaitement son retour d'échantillons (Tianwen-3) vers 2029 et lance une mission "drapeau" vers 2037-2040, profitant des retards américains.

La course est lancée. La fenêtre de vérité se situe entre maintenant et 2029. Si SpaceX trébuche sur le ravitaillement orbital, le drapeau rouge pourrait bien flotter sur la Planète Rouge avant la bannière étoilée.

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« La Chine a réussi 100% de ses missions martiennes récentes (Tianwen-1). Elle avance lentement, mais elle ne rate jamais sa cible. » – Analyse ScienceNow

Vidéo: le plan Chinois pour devancer SpaceX sur Mars (Hugo Lisoir)

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